Petite visite à Kiki...

* Quelques heures après leur brèves rencontre dans la Galerie des Glaces alors qu'elle était en compagnie du roi, la marquise décida d'aller rendre une petite visite à Kiki, la merveilleuse (ou Mere Veyeuse) nouvelle cuisinière de Versailles. Depuis son retour, elle n'avait pas eu l'occasion de la voir... et il fallait qu'elle la remercie... et peut-être qu'elle était aussi poussée par une petite envie de gâteau aux pommes dont seule notre Kiki avait le secret...
Elle se dirigea donc vers la cuisine, puisque le Roi avait pris congés et que la Reine avait émis le souhait de rester seule avec ses nains et ses chiens. les autres dames vacaient à diverses occupations, mais Athénaïs n'avait pas envie de rester avec elles aujourd'hui.
Une fois arrivée devant la porte de la cuisine, elle grata à la porte cnne c'était l'usage à la Cour, et attendit, espérant que Kiki soit seule... *

* Athénaïs entra donc dans la cuisine, et constata à quel point la Mère Veyeuse était occupée. Elle sourit tout de même car elle était heureuse de la voir. Elle appréciait grandement cette dame.
Elle s'avança vers elle et lui serra le coude XD.*

-Bonjour ! Oh mais je vous dérange, souhaitez-vous que je repasse un peu plus tard, ou un autre jour? Mes journées ne sont que peu chargées ces temps-ci...

*Elle la regarda toute pleine de farine et sourit, d'un air un peu amusé mais nullement moqueur. *

- Mais non, mais non !... Restez ! .... Elle trempe ses bras dans un baquet d'eau... Juste le temps de me laver les mains et je vous fait un petit chocolat chaud !... Elle s'essuie à son tablier, en poussant cette infernale mèche rebelle qui tombe sur son visage, du poignet...
Il ne lui faut pas plus de temps pour sortir de la trappe sous cheminée quelques petits gâteaux secs garnis d'amandes qu'elle dépose dans une belle assiette émaillée.
- Asseyez-vous je vous en prie ! ... Elle glisse un coussin sur le banc à l'endroit désigné... Alors comment allez-vous ? Je vois que vous avez retrouvé une ligne de rêve après vos couches ! ... Elle lui sourit... Dites-moi !... Pfff... Navrée pour tout à l'heure hein !... J'étais tellement désolée de tomber aux pieds se sa Majesté ! C'est d'ailleurs bien la première fois je vous l'assure que j'étais aux pieds d'un homme !... Elle éclate de rire... Mais j'espère que le Roi n'a pas pris ombrage de ma maladresse...

* Ravie de l'invitation à rester, Athénaïs sourit de plus belle, et s'avança un peu plus, refermant au préalable la porte derrière elle.*

-Fort bien...

*Elle alla s'asseoir à l'endroit indiqué. Elle la regarda avec chaleur.*

-A condition que vous en preniez une tasse avec moi.

*Elle avait envie de lui faire ce plaisir, et la marquise décida qu'aujourd'hui, Kiki serait d'avantage une amie de conversation qu'une cuisinière de Versailles.
Ellese regarda au moment oü elle lui parlait de sa ligne retrouvée-*

-Oh, ce ne fut point aisé, mais maintenant je me sens mieux. Mon dieu, si je vous contais mon accouchement vous ne le croiriez pas !

*Elle eut un sourire amusé repensant à la scène dans la Galerie.*

-Eh bien, l'on peut dire que vous aviez choisi votre moment pour mettre le nez dans la Galerie! Rassurez-vous, Sa Majesté n'en a pas été outrée plus que cela.

*Elle éclata de rire à sa remarque.*

-je vous crois, je vous crois !

* Humant la délicieuse odeur qui se dégageait des tasses, la marquise ferma les yeux un instant, puis les rouvrit, toujours sourire aux lèvres.*

-Oh, il suffit que Sa Majesté soit convaincu des bienfaits de certaines personnes et tout est effacé...

*Elle ponctua cette phrase d'un clin d'oeil, et commença à conter, de sa belle voix de narratrice qu'elle utilisait pour la Reine à son coucher.*

-Eh bien, c'était un vendredi. Pour tromper mon ennui, je décidai de remplacer ma bonne et d'aller au marché à sa place, lui laissant à elle et sa cadette le soin de la maison et de ma fille. A peine arrivée, je me faisais emporter par une foule incomensurable, que je ne m'attendais guère à trouver. Là, une bande d'Egyptiens commença à me tourmenter de quémandes auxquelles je ne pouvais accéder. Je tâchai de les ignorer.. Mais un homme, médecin de sa fonction, vint à mon secours. Les événements furent tels que nous dûment nous enfuir à travers le dédale de rues, de peur d'être poursuivis... En effet, Mr d'Aquin dût employer une arme à feu afin de dissuader un brigand au moins grand comme l'armoire, et sous un accès de panique je l'obligeai à tirer, ce qui blessa à la jambe le gredin... Profitant du mouvement de foule, nous partîmes aussi vite que possible. Ma condition ne me permettant pas d'être fort rapide, mr d'Aquin m'aida du mieux qu'il put, et nous gagnâmes son carrosses... Conduits par ses gens hors de portée des malautrus, et subissant les cahots de la voiture sur la mauvaise route, voilà que je me mit à perdre les eaux !
* Laissant le suspense à son comble, Athénaïs prit la tasse qui se trouvait devant elle et la porta à ses lèvres.*