Promenade matinale - libre -

* Impossible de dormir ! Une véritable insomnie pour le duc de Beaufort qui ne cessait de tourner en rond dans sa chambre. Il avait eu beau s'épuiser de la meilleure façon qu'il soit, il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Il se sentait un peu malade, sans trop savoir ce qu'il pouvait avoir. Il n'allait pas passer trois heures à fixer le plafond alors autant marcher. Il s'était donc levé alors que la lune illuminait la ville de Paris. François s'habilla et se mit à l'une de ses grandes fenêtres qui bordaient sa chambre. L'odeur insupportable des gueux qui vivaient tout prêt lui fit vite horreur et il referma la fenêtre. Non, Paris ne lui plaisait pas non plus. Il n'aimait ni Paris, ni Versailles. Il était si bien à Anet, à Vendôme, à Beaufort... Il aimait ces endroits où il se sentait libre de tout, sans être dérangé par quelconque coquin. Il tourna encore quelques heures puis se décida à sortir dans la rue.

Il était habillé en noir, décoré légèrement d'ornements blancs. Il traversa l'immense place Vendôme pour entrer en son cabaret des Deux-Anges. Il fit au mieux, sur son trajet, pour ne pas s'embourber dans les ordures et la boue des gueux qui le saluaient avec un sourire édenté. Il entra dans son cabaret qui était presque vide. Il s'assit et le garçon de nuit vint lui servir du vin chaud, s'étonnant de sa présence. François répondit qu'il ne trouvait pas le sommeil et qu'il ne faisait que passer. On lui envoya la jolie Suzanne qui lui fit du charme pendant quelques minutes mais François n'était pas trop d'humeur. Son manque de sommeil le rendait un peu exécrable en fait. Il quitta donc rapidement le Cabaret, après s'être assuré que son cheval fût prêt. Il traversa ainsi Paris pour rejoindre Versailles en quelques heures de route.

Lorsque Versailles lui apparut, le soleil commençait à se lever (le vrai, pas le Roy qui dormait encore). François fit le tour et entra près de l'orangerie. Il laissa son cheval à un jardinier qui passait par là et qui se rendit à l'écurie en l'échange d'une petite pièce. François marcha donc un peu, seul, tranquillement. Il errait sans trop savoir où aller. Le ciel était baigné d'une lumière rougeâtre assez romantique. D'humeur douce, il se dirigea vers la colonnade où il crut apercevoir quelqu'un. Par curiosité, il s'approcha...*