Athénaïs / Monsieur

Cher Philippe,

Comme promis, je prends ma plume pour vous signifier que je suis bien arrivée à Paris. Voilà à peine quelques heures que je m'y trouve, et la Cour me manque déjà terriblement.
J'espère que vous prenez soin de vous. Ne manquez pas de me raconter ce qu'il se passe autour de vous. Je me fais déjà une joie à l'idée de vous lire.
J'ai fait la connaissance de la nouvelle cuisinière que Sa Majesé a fait engager, et je puis dire que cette dame est fort agréable et très douée dans son domaine. Connaissant votre gourmandise, je vous conseille vivement son gâteau aux pommes qui est d'un régal sans nom.
Ma fille et moi espoérons que vous trouverez le temps de nous visiter. Transmnettez mes amitiés à votre épouse ainsi qu'à la Reine, je vous prie.

Soyez assuré de toute mon affection, mon ami.

Votre dévouée.

Françoisae-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, marquise de Montespan.

Cher Athénais,

J'ai été très heureux de recevoir votre lettre, cela m'a fait plaisir d'avoir de vos nouvelles et de constater que vous vous portez bien.

De même que la Cour vous manque, je ressens, moi un grand besoin de prendre mes distances avec Elle, c'est donc avec une grande joie que je vous annonce que je viendrais vous visiter vous et votre fille la semaine prochaine. J'ai obtenu de Sa Majesté le droit de me rendre auprès de vous pour quelques jours. J'espère que cela vous agrée. Je pourrais ainsi vous rapporter les derniers ragots qui sont des plus croustillants. Je vous vois déjà impatiente, mais je ne vous en dirais pas plus pour le moment, il vaut mieux garder un peu de suspense, sinon ce ne serait pas amusant.

Vous me connaissez fort bien, aussi je vous crois complètement lorsque vous me parlez du gâteau aux pommes de cette cuisinière, je me ferais un plaisir d'y goûter et vous ferai parvenir mes impressions.

Je transmettrais avec plaisir vos salutations à ma femme et à Sa Majesté la Reine. Recevez les miennes en retour.

Avec toute mon affection

Sincèrement vôtre.

Monsieur, frère unique de Sa Majesté Louis le quatorzième.

* Quand sa bonne lui apporta la lettre de Monsieur, Athénaïs ne put contenir sa joie et s'empressa de la décacheter pour la lire. Elle y fit ensuite réponse.*

Cher Philippe,

Vous n'imaginez pas quelle fut ma joie de vous lire enfin. Loin de moi l'envie de me plaindre, mais la vie est d'un ennui ici...
Il me tarde de recevoir votre visite et entendre de vos nouvelles. Vous semblez fort las, j'espère que votre moral reste au beau fixe. J'aurais également des choses à vous conter. Mon fils est né la semaine dernière.
Je vous attends avec impatience, mon ami.

Que Dieu vous garde.
Affectueusement.

Athénaïs de Montespan.

*Philippe reçu la réponse d'Athénais alors qu'il terminait ses bagages pour aller la rejoindre. Il monta dans son carrosse et commença à lire la missive. Il lui répondra de vive voix.*