moment de lecture au grand air

*Il faisait grand beau, l'air de ces premiers jours printaniers humait bon les fleurs naissantes, son après-midi était libre : tous les élèments étaient réunis, et pas une seule excuse d'applomb : françoise décida alors de s'isoler un peu, dans un endroit à l'écart, qu'elle savait peu fréquenté... Accompagnée de quelques lignes de qualité, elle s'installa alors et commença à lire...*

* Mais c'est que les endroit à l'écart peu fréquenté, il y a quelqu'un d'autre qui les fréquent ! Et pas n'importe quel quelqu'un : le Roy. Seul, comme rarement, il se promenait en effet dans les endroits reculés de ses jardins, son regard promenant rêveusement sur les colonnes. Mais aussi rêveur qu'il puisse être, il ne put laisser son regard simplement sauter la jeune femme qui était assise, visiblement en pleine lecture.

Il ne la connaissait pas où peut être seulement de vue donc s'approcha de quelques pas avant d'incliner la tête en disant *

- Madame.

*« Les femmes du pays précipitent le déclin de leur beauté par des artifices qu'elles croient servir à les rendre belles ; leur coutume est de peindre leurs lèvres, leurs joues, leurs sourcils et leurs épaules, qu'elles étalent avec leur gorge, leurs bras et leurs oreilles, comme si elles craignaient de cacher l'endroit par où elles pourraient plaire, ou ne pas se montrer assez » * « oh que cela est fort juste » pensa Françoise ! La subtilité de l’écriture donnait encore plus de sens à cette raillerie formulée des plus habilement… Il y avait du juste ici…*

*Françoise dévorait les lignes, mots après mots, tournant les pages avec l’impatience de parcourir les suivantes… Les Maximes et Pensées Morales de La Bruyère la tenait en haleine, si bien qu’elle n’entendit pas le crissement des graviers sous des pas qui annonçaient indubitablement une arrivée…*


« Madame. »

*Une voix très lointaine lui parvint : tiens ce cher La Bruyère serait-il en sa compagnie pour commenter ensemble son œuvre ? Françoise, tu es folle !!!! Au moment de secouer la tête pour chasser les idées farfelues, elle la releva et … oh ! La surprise la laissa coite, sidérée par la présence qui se tenait face à elle… Gauche et tremblante, elle se leva aussi rapidement que son état le lui permis et plongea dans une belle révérence : le doré de sa robe scintillait sous les rayons DES Soleils et venait parfaire le soin qu’elle avait mis à se préparer ce jour…*

-Votre Majesté … Je vous prie de bien vouloir accepter mes plus sincères excuses de ne vous avoir entendu arriver. Je… j’ai…Ma lecture m’avait accaparée toute entière…

*A ses mots, elle se sentait ridicule… mais le mal était déjà fait, pensait-elle…*